C’est (re)parti pour un tour d’horizon de mes dernières lectures !

Les nuits que l’on choisit – Elise Costa*

Tous les chroniqueurs judiciaires se sont déjà vu poser cette question  : «  Comment fais-tu pour dormir la nuit  ?  » Ce livre est une réponse. Quand la journaliste Élise Costa décide d’écrire sur le crime, son quotidien en est bouleversé. Sillonnant les palais de justice à travers la France, elle suit les affaires criminelles les plus médiatiques – la joggeuse de Bouloc, Troadec, Nordahl Lelandais – et celles qui font couler moins d’encre. Pour s’approcher à son tour de la vérité, elle s’attarde sur les détails et explore les rouages d’une justice aussi implacable que fascinante. Mais alors, avec la nuit vient le doute.

J’adore et admire (le mot est faible) le travail d’Elise Costa depuis des années. Journaliste spécialisée dans les affaires judiciaires, elle rédige notamment des articles passionnants sur Slate Magazine. J’attendais impatiemment la sortie de son livre, qui reprend les chroniques judiciaires les plus fascinantes qu’elle a pu rencontrer, au détour d’une cour d’assises ou d’une interview. Sa plume est toujours aussi agréable, fluide, claire… C’est une véritable immersion dans son quotidien, sans pathos mais avec plein de détails qu’il est bon de mettre en avant. Elise met l’humain au coeur de son récit, ce qui permet de voir ces affaires sous un angle nouveau. A lire de toute urgence si le sujet vous passionne autant que moi !

L’âge bête – Géraldine Dormoy*

La honte redoutée à chaque instant, la fille qu’on admire en classe, les colos qui font grandir d’un coup, ces règles qui ne viennent pas, les garçons dont on rêve, les hanches qui poussent en quinze jours, les amitiés au-dessus de tout…
En une brassée de chapitres courts, Géraldine Dormoy retourne dans la banlieue parisienne des années 1980-1990 où elle a grandi et fait remonter les images, les phrases, les objets qui se sont imprimés en elle à l’adolescence.
Elle ausculte la jeune fille qu’elle fut, raconte l’évolution que l’on a tous vécue, mais elle observe aussi les effets de ce travail de mémoire sur sa personnalité d’aujourd’hui.
En se réconciliant avec cet âge tour à tour difficile, drôle et fascinant, elle invite chaque lecteur à serrer dans ses bras celui qu’il a été.

Géraldine Dormoy est journaliste (l’Express, Marie Claire) et blogueuse (sur Café Mode). Elle fait partie de ces personnes dont je suis les aventures depuis des années ! Après un livre émouvant sur son parcours pendant et après le cancer (intitulé Un cancer pas si grave*), Géraldine a repris sa plume pour un ouvrage totalement différent. Dans L’âge bête, elle revient avec émotion sur ses plus jeunes années. Doutes, questionnements, découvertes… Nous n’avons pas grandi exactement dans la même génération, mais la lecture de ce livre a permis de faire renaître des souvenirs d’enfance / adolescence bien enfouis. Une lecture toute simple, agréable et empreinte d’une grande nostalgie, qui donne envie de faire un grand câlin à l’ado qu’on a tous été !

Réparer les vivants – Maylis de Kerangal*

« Le coeur de Simon migrait dans un autre endroit du pays, ses reins, son foie et ses poumons gagnaient d’autres provinces, ils filaient vers d’autres corps. » Réparer les vivants est le roman d’une transplantation cardiaque. Telle une chanson de geste, il tisse les présences et les espaces, les voix et les actes qui vont se relayer en vingt-quatre heures exactement. Roman de tension et de patience, d’accélérations paniques et de pauses méditatives, il trace une aventure métaphysique, à la fois collective et intime, où le coeur, au-delà de sa fonction organique, demeure le siège des affects et le symbole de l’amour.

Vous connaissez peut-être mon engagement fort pour le don d’organes, et pour le don de moelle osseuse. Ce roman, d’une puissance exceptionnelle, retrace en 24 petites heures l’histoire d’un décès puis d’une transplantation cardiaque. J’ai particulièrement apprécié qu’on se place du côté de la famille du défunt mais aussi de l’équipe médicale, et que les actes médicaux soient décrits avec beaucoup de précision et de clarté. Je déplore simplement un style d’écriture très lourd, avec des phrases à rallonge : le roman aurait, selon moi, davantage bénéficié d’une écriture plus simple. Le message reste très beau, parfaitement illustré, et permet de partager au plus grand nombre l’importance du don d’organes et de tissus.


Quelles ont été vos dernières lectures ? ♡

* = publicité - liens affiliés et/ou produits offerts ; lire mon à propos pour en savoir plus.

Qu'en pensez-vous ?

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

2 Commentaires
  • Hélène Goelen
    14 juin 2023

    Bientôt je vais lire le Élise Costa!
    Et sur le sujet du don d’organe, je te conseille un roman très court pour ado (mais à faire lire à tous les adultes) à la plume merveilleuse. Il s’agit de Quelques secondes encore de Thomas Scotto chez Nathan. Que décider quand un proche décède soudainement et que la discussion n’a jamais été abordé avec lui. Ces quelques secondes avant de donner sa décision est ce qui est raconté ici. C’est beau, comme toujours avec l’auteur, et ça soulève plein de réflexions sur le deuil et le don d’organes.

  • Liz
    22 juin 2023

    J’ai beaucoup aimé le dernier Virginie Grimaldi si jamais tu cherches une prochaine lecture 🙂