Lu, dévoré, adoré #13

13ème édition de cet article, où je vous présente mes 3 dernières lectures !

La chair est triste hélas – Ovidie*

J’ai repensé à ces innombrables rapports auxquels je m’étais forcée par politesse, pour ne pas froisser les ego fragiles. À toutes les fois où mon plaisir était optionnel, où je n’avais pas joui. À tous ces coïts où j’avais eu mal avant, pendant, après. Aux préparatifs douloureux à coups d’épilateur, aux pénétrations à rallonge, aux positions inconfortables, aux cystites du lendemain. À tous ces sacrifices pour rester cotée à l’argus sur le grand marché de la baisabilité. À toute cette mascarade destinée à attirer le chaland ou à maintenir le désir après des années de vie commune. Cette servitude volontaire à laquelle se soumettent les femmes hétérosexuelles, pour si peu de plaisir en retour, sans doute par peur d’être abandonnées, une fois fripées comme ces vieilles filles qu’on regarde avec pitié. Un jour, j’ai arrêté le sexe avec les hommes.

Je crois que l’autrice n’aimerait pas qu’on décrive son ouvrage comme un essai féministe… et c’est pourtant ainsi que je l’ai perçu ! J’ai lu ce livre d’une traite, et s’il n’a pas résonné en moi en tous points, il m’a en tout cas donné envie de me questionner sur la sexualité féminine, la place de la femme dans la société, ou encore le patriarcat. A lire avec un oeil neutre, afin de comprendre tous les ressentis de l’autrice, et le côté très sombre de son récit. Si on ne s’y retrouve pas forcément, on apprécie toutefois de lire noir sur blanc ce que beaucoup de personnes se privent de raconter. C’est dérangeant, choquant, interloquant mais toujours intéressant à lire, quel que soit votre âge, votre situation familiale, ou votre sexualité.

L’inconnu de la poste – Florence Aubenas*

Le village, c’est Montréal-la-Cluse. La victime, c’est Catherine Burgod, tuée de vingt-huit coups de couteau dans le bureau de poste où elle travaillait. Ce livre est donc l’histoire d’un crime. Il a fallu sept ans à Florence Aubenas pour en reconstituer tous les épisodes – tous, sauf un. Le résultat est saisissant. Au-delà du fait divers et de l’enquête policière, L’Inconnu de la poste est le portrait d’une France que l’on aurait tort de dire ordinaire. Car si le hasard semble gouverner la vie des protagonistes de ce récit, Florence Aubenas offre à chacun d’entre eux la dignité d’un destin.

Vous le savez : les faits divers, c’est mon dada. Impossible de passer à côté de cette enquête menée par Florence Aubenas ! J’ai adoré le récit : cette photographie très réaliste d’une France rurale, isolée, et ce drame qui survient sans que personne ne le voie venir. Je m’attendais toutefois à davantage de concret : un début de piste, une ébauche de résolution… Je suis donc vraiment restée sur la fin une fois la dernière page lue ! Je pense également que le livre aurait pu être deux fois moins long : j’ai été lassée de lire les mêmes répétitions, page après page. La lecture a été globalement difficile, car trop décousue ! Ce qui aurait pu me consoler, c’est une fin plus haletante, ou toute piste de résolution qui m’aurait fourni un autre regard sur l’affaire.

Je veux tout – Nathalie Rozborski*

Parce qu’il n’y a pas d’un côté de grands destins et de l’autre des mini vies, JE VEUX TOUT est le guide pratique de toutes les femmes qui cherchent un bonheur quotidien. Réussir sa vie, s’épanouir, arriver à tout concilier sans rien sacrifier, c’est possible !
Au programme : pas de grandes leçons théoriques mais de véritables outils et des exercices pratiques pour réussir à vous aligner dans la «vraie» vie.

Si j’essaye de ne pas être attirée par la couverture d’un livre (mais plutôt par sa quatrième de couverture), je dois avouer que je suis tombée dans le piège avec ce livre ! Sa police rouge sur fond rose a immédiatement attiré mon regard, autant que la promesse : « pour réussir à tout concilier sans rien sacrifier »… qui est une citation qui pourrait bien résumer ma vie, avec mes 1000 idées à l’heure, et tous mes projets ! Ayant l’habitude de fuir les livres de développement personnel, remplis d’injonctions au bonheur et de lieux communs désolants, j’ai choisi de donner sa chance à ce livre. J’ai été déçue dès les premières pages : ce livre s’adresse définitivement à un public privilégié, qui aura le choix et la possibilité de se poser des questions que d’autres n’envisageront jamais. Je vous avoue avoir du mal à le terminer, tant les conseils prodigués me semblaient caricaturaux. Bref, je crois définitivement que le développement personnel, ça n’est pas pour moi !

Quels sont vos derniers coups de coeur lecture ? ♡