C’est parti pour une nouvelle salve de mes lectures récentes !
Entre toutes les mères – Ashley Audrain*
Blythe Connor n’a qu’une seule idée en tête : ne pas reproduire ce qu’elle a vécu. Lorsque sa fille, Violet, naît, elle sait qu’elle lui donnera tout l’amour qu’elle mérite. Tout l’amour dont sa propre mère l’a privée. Mais les nouveau-nés ne se révèlent pas forcément être le fantasme qu’on s’est imaginé. Violet est un bébé agité, qui ne sourit jamais. Très vite, Blythe se demande ce qui ne va pas. Ce qu’elle fait mal. Si le problème, c’est sa fille. Ou elle.
Puisque Violet se comporte différemment avec son père, ce dernier met les doutes de sa femme sur le compte de l’épuisement. Sûrement parce qu’il ne peut imaginer ce qu’elle a vécu enfant. Peut-être parce que personne ne peut l’imaginer.
Ce roman, qui se transforme progressivement en thriller, aborde tous les aspects sombres de la maternité : comment se construire en tant que mère quand on a souffert des actes d’un parent dysfonctionnel ? Balotté entre 3 générations, on découvre les protagonistes et surtout leurs personnalités en profondeur. De flashback en flashback, on découvre la détresse, la folie, les différents tourments… jusqu’à aboutir à une conclusion terrible. C’est un livre que je ne suis pas prête d’oublier !
La Traque – Valette, Petit, Morice*
Ballotté de rumeurs en fausses pistes, le lecteur va suivre les enquêteurs et se lancer à son tour à la recherche de l’homme traqué, en se posant la question que tout le monde se pose : Mort ou vivant ?
Lire un roman graphique sur fond de documentaire est quelque chose de tout nouveau pour moi. J’ai adoré découvrir cet ouvrage dédié à la tristement médiatique affaire Dupont de Ligonnès, qui reprend méthodiquement et précisément la chronologie des faits. Les auteurs prennent quelques libertés pour très légèrement “romancer” la narration, ce qui ne vient pas interférer avec l’enquête de base. Je vous mets au défi de ne lire que quelques pages, tant vous serez happé par cet ouvrage !
L’adversaire – Emmanuel Carrère*
Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand a tué sa femme, ses enfants, ses parents, puis tenté, mais en vain, de se tuer lui-même. L’enquête a révélé qu’il n’était pas médecin comme il le prétendait et, chose plus difficile encore à croire, qu’il n’était rien d’autre. Il mentait depuis dix-huit ans, et ce mensonge ne recouvrait rien. Près d’être découvert, il a préféré supprimer ceux dont il ne pouvait supporter le regard. Il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité. Je suis entré en relation avec lui, j’ai assisté à son procès. J’ai essayé de raconter précisément, jour après jour, cette vie de solitude, d’imposture et d’absence. D’imaginer ce qui tournait dans sa tête au long des heures vides, sans projet ni témoin, qu’il était supposé passer à son travail et passait en réalité sur des parkings d’autoroute ou dans les forêts du Jura. De comprendre, enfin, ce qui dans une expérience humaine aussi extrême m’a touché de si près et touche, je crois, chacun d’entre nous.
Nul besoin de vous (re)présenter Emmanuel Carrère : j’avais personnellement dévoré V13 (je vous en parlais ici), véritable chronique judiciaire en immersion totale dans l’un des plus grands procès de l’histoire contemporaine. J’étais complètement passée à côté de L’adversaire, récit consacré à l’Affaire Romand. De la biographie du coupable au déroulement du procès, j’ai à nouveau été happée par la plume d’Emmanuel Carrère, par son empathie et son avis toujours très juste qui transparaissent au travers de ce terrible récit. Plutôt que de broder autour de l’affaire, Emmanuel Carrère a fait le choix de mener une correspondance avec Romand, puis d’aller visualiser les différents lieux en lien avec cette affaire. L’adversaire, c’est donc bien plus qu’un récit : en n’hésitant pas à employer le “je”, l’auteur trouve parfaitement sa place, entre journaliste, écrivain ou encore narrateur.
Quelles ont été vos dernières lectures ?
Oall
13 mars 2024Bonjour Mariel,
Merci pour ce partage, je note dans ma liste “entre toutes les mères” qui m’intrigue particulièrement.
Je viens de terminer “Orgueil et préjugés” un classique de la littérature que j’avais dans ma PAL, connu depuis toujours ou presque mais jamais lu. Une lenteur incroyable dans une intrigue finalement assez creuse. Malgré le plaisir de retrouver ce style classique dans un langage délaissé mais si riche, c’est une vrai déception !
Avant ça j’avais lu “L’infini des possibles” de Lori Nelson Spelmann, une lecture qui fait du bien, j’ai beaucoup aimé !
À bientôt